David Grossman, auteur israélien, n’a pas écrit un roman mais un long poème à plusieurs voix inspiré par la mort de son fils en 2006.
Un homme quitte brusquement la table pour aller à la recherche de son fils « là-bas » et il sera suivi dans cette quête par d’autres personnages qui tous ont en commun d’avoir perdu un enfant.
Et tous marchent inlassablement, en donnant forme et mots à leur douleur, leurs regrets et leurs souvenirs. J’ai cru comprendre que les mots retrouvés et dits aident les personnages à sortir de leur glaciation, mais la douleur reste, inguérissable :
Il est mort, mais sa mort, sa mort, n’est pas morte.
C’est un chant souvent déroutant, toujours bouleversant, qui peut se lire lentement, pas à pas et chacun y trouvera sûrement un vers qui lui parlera particulièrement.
« Il est mort en août, et quand est arrivée la fin du mois, je n’ai pas arrêté de penser : Comment vais-je pouvoir passer à septembre sachant qu’il va rester en août. »
N’est-ce pas ainsi que chacun d’entre nous a vécu le passage à une nouvelle année, année que notre enfant ne pouvait ni ne pourra jamais connaître?
Lu par Marianne